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01/06/2005
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Mieux comprendre le 29 mai
Malgré la grande hétérogénéité du camp du non, il existe bien un dénominateur commun, reliant les Français qui n'ont pas approuvé le traité constitutionnel. Il se résume en quatre mots : le rejet du libéralisme.
Le malaise provient des deux principaux comportements induits par l'économie de marché, à savoir le mercantilisme et le cynisme. Le décalage généré entre ces comportements et les valeurs humanistes déroutent les citoyens, et particulièrement les Français, car le pays ne possède pas de ciment ethnique ou religieux, juste un idéal égalitaire et universaliste. Ainsi, la constitutionnalisation de l'économie de marché comme régulateur universel – la marchécratie – risquait de supprimer la raison d'être de la nation française. C'est donc par instinct de survie que les Français ont voté, pour affirmer que le marché ne peut se placer au dessus des valeurs de la République.
De même, la notion de concurrence, qui sous tend que le développement individuel ne peut se faire qu'au détriment de quelqu'un d'autre, ronge profondément l'idéal universaliste où chacun est censé avoir sa place pour s'épanouir. La concurrence accentue aussi la xénophobie en présentant l'autre comme un ennemi. Or, contrairement au dogme actuel, si l'humanité a passé avec succès de nombreux obstacles, ce n'est pas grâce à la concurrence mais grâce à sa capacité à coopérer dans la diversités. Le sens de l'existence apporté par la constitution, qui par exemple demande à un employé d'Airbus de consacrer sa vie à essayer de mettre des employés de Boeing au chômage, fournit une perspective de vie si absurde, qu'elle ne peut être en accord avec la prétention humaniste des pays occidentaux. Ce que les Français ont refusé, c'est d'être obligés de condamner une personne à vivre misérablement, qu'elle soit Américaine, Polonaise ou Chinoise, pour pouvoir nourrir leurs enfants.
Alors que les élites, dans leur bunker, exhortaient le peuple à se lancer dans la guerre économique mondiale, la majorité des citoyens – globalement les premières lignes - a préféré renoncer au combat pour continuer à croire en un monde où chacun pourrait profiter d'une vie digne et épanouissante. En refusant la marchécratie, les Français ont envoyé un message de paix et d'espoir à toute la planète.