12/04/2020

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Le capitalisme, un système qui ne fonctionne pas



La fin de la guerre froide devait apporter la démocratie et la prospérité économique sur la planète. Trente ans plus tard le bilan est bien amer.



Le capitalisme post guerre froide, souvent appelé mondialisation néolibérale, se solde en effet par un quadruple échec : échec économique, échec social, échec démocratique et échec écologique.

Échec économique qui s’illustre par les nombreuses crises financières de ces dernières décennies et le poids démesuré de la finance sur l’économie réelle. Le système économique ne fonctionne plus et il doit sa survie uniquement aux banques centrales. De plus, la recherche de la maximisation des profits et l’absence de planification économique piloté par des choix politiques, pousse à une hyper spécialisation des pays qui les rend vulnérables aux moindres ruptures des chaînes d’approvisionnement, comme l’illustre dramatiquement la pandémie de COVID-19.

Échec social car, malgré des progrès technologiques considérables, qui auraient dû augmenter le confort matériel et sanitaire des citoyens, les parents voient les conditions de vie se dégrader entre eux et leurs enfants : chômage, précarité, difficulté de se loger, dégradation des services de santé et explosion des inégalités. Les gains de productivités, qui devraient se traduire par du progrès social pour tous, ne profitent qu’à une petite minorité pendant que la majorité voit ses conditions sociales diminuer.

Échec démocratique car les capitalistes corrompent la démocratie, notamment en rachetant les média, et ils poussent l’État à ronger les libertés individuelles pour préserver leurs privilèges. Bien que les citoyens expriment une soif de participer aux décisions qui les concernent, le pouvoir reste concentré entre quelques mains et les contestations populaires sont réprimées.

Enfin, échec écologique car le capitalisme a engendré une crise écologique dont il n’est pas en capacité de résoudre les problématiques.



Avec ce bilan catastrophique, le capitalisme post guerre froide a cassé la flèche du progrès. Il faut bien comprendre que quand une entreprise gagne de l’argent en employant un travailleur moins payé, il n’y a ni création de richesse ni gain de productivité mais déplacement de la richesse. Les adeptes du capitalisme ont ainsi créé, via la mondialisation néolibérale, un système de déflation salariale généralisé, un gouffre social et écologique planétaire.



Pour ceux qui croyaient en ce système c’est donc un véritable trauma, car les paradigmes utilisés pendant la guerre froide pour promouvoir le capitalisme se sont révélés faux : le capitalisme devait forcément aboutir à la démocratie libérale et la démocratie libérale couplée au capitalisme devait être le système économique le plus efficace. La monté des populismes et l’incroyable croissance économique de la République Populaire de Chine ont montré l’inverse, même s’il suffisait de regarder l’essor économique de l’Allemagne entre 1936 et 1939 pour réfuter ces idées. Ce sera donc douloureux pour les nombreuses personnes radicalisées à cette idéologie pour sortir de leur aveuglement.

Pour ceux qui n’ont jamais cru en ce système, dont le fondement repose sur l’idée saugrenue qu’il suffit que chacun s’occupe uniquement de ses intérêts personnels pour que le pays soit bien gérée, ce n’est bien sûr pas une surprise. Les fondations de ce système sont en effet très fragiles et très discutables.

D’abord, la doctrine capitaliste en instituant dogmatiquement le « laisser faire » pour la régulation des marchés, déresponsabilise les citoyens de leurs actes, « ce n’est pas de ma faute, c’est la loi du marché ». C’est donc le système qui pousse à la lâcheté et à la facilité, en opposition à ceux qui ont le courage d’enclencher et d’assumer un processus Politique démocratique pour mettre en place un système de régulation.

Ensuite, c’est un système qui stimule les instincts grégaires de la nature humaine afin de maintenir les citoyens dans un stade enfantin, stade plus sensible à la publicité que l’âge adulte. Si la démocratie demande aux citoyens de voter en adulte, le capitalisme leur demande d’être des enfants pour consommer. En inondant tous les domaines de sa doctrine, le capitalisme fini même par infiltrer la politique où l’intérêt personnel devient alors prépondérant par rapport à l’intérêt collectif.

Enfin, en hérissant l’argent comme valeur suprême, le capitalisme sonne le triomphe de la cupidité, triste insulte aux différentes sagesses que les civilisations humaines ont inventées au cours des siècles.



Il faut donc ouvrir les yeux, comprendre que le capitalisme est une impasse, un système qui ne fonctionne pas et aux multiples échecs, afin d’inventer un nouveau mode de régulation économique pour renouer avec le progrès social, la démocratie et la préservation de l’environnement.